vendredi 10 mars 2017

Nous avons toutes droit à la justice maintenant!

JM reproduit ici le discours de Marianne Breton Fontaine pour la Ligue de la Jeunesse communiste du Québec à la marche du 8 mars organisée par femmes de diverses origines.  (Photo dans l'article de André Querry.)

Bonjour à tous et toutes,

Comme une camarade me le disait, il n'y a pas une seule lutte, pas une seules avancée sociale qui n'ait été gagné sans le sacrifice et le travail des femmes. Pourtant, on essaie constamment de nous effacer de l'histoire, d'effacer et d'ignorer nos revendications, de nous dire d'être patientes...

Non! Nous avons toutes droit à la justice maintenant!

À écouter nos élites, nous serions maintenant au Canada dans un paradis féministe. À croire que nous n'avons aucune raison de nous réunir en ce 8 mars.

Pourtant, pendant que notre Trudeau national fait la parité dans son cabinet ministériel, les femmes autochtones continuent de subir la violence colonialiste, les pipeline Kinder Morgan et Keyston XL ont été approuvé à l'encontre de la volonté des nations autochtones, l'islamophobie gronde et nos sœurs musulmanes sont constamment agressées, la violence sexuelle reste impunie et l'austérité néolibérale frappe les femmes de manière disproportionnée pendant que les investissement fédéraux en infrastructure favorisent les emplois masculins. Nous les femmes de la classe ouvrière, nous sommes forcées de payer pour la crise économiques capitalistes.

Ces mêmes élites qui se gargarisent avec l'atteinte d'un cabinet paritaire instrumentalisent nos luttes féministes pour servir leurs intérêts impérialistes et militaristes comme si le patriarcat n'existait qu'ailleurs.

Honte!

À la Ligue de la Jeunesse communiste, nous mettons de l'avant une analyse féministe-marxiste et intersectionnelle. Cette analyse sera d'ailleurs au centre de notre congrès en Mai prochain.

Nous les femmes, nous travaillons pour de faibles salaires dans l'économie capitaliste, nos corps sont utilisés comme objet pour vendre et alimenter les marchés, et lorsque nous retournons dans nos maisons, non seulement sommes nous sujettes à la violence de nos partenaires, mais nous travaillons encore, gratuitement, afin d'assurer à l'humanité une nouvelle génération qui la perpétuera.  Le capitalisme et le patriarcat sont deux systèmes d'oppression indissociables.

En tant que femme, notre travail est constamment dévalué. Je suis étudiante. Bientôt, comme tant d'autres je devrai me trouver un stage pour pouvoir terminer mon éducation. En d'autres mots, je devrai travailler exactement comme je le ferai plus tard, mais sans être justement rémunéré. En effet, en ce moment, certains stages ne sont pas rémunérés  alors que d'autres le sont. Cette ligne de démarcation entre travail étudiant payé et non payé suit celle du travail féminin. Ce sont par exemple les étudiantes en éducation, en infirmerie et psychologie qui ne trouvent pas de rémunération à leur travail, alors que les étudiants en médecine et en ingénierie, des secteurs hautement masculins, vivent une réalité plus favorable. En ce moment, les étudiants et les étudiantes s'organisent pour revendiquer la rémunération des stages. Je crois que les gens du CUTE et d'À la rue Montréal sont d'ailleurs mobilisé ici en ce 8 mars.

Nous subissons à la fois la violence du capitalisme et du patriarcat, mais plusieurs de nos sœurs doivent aussi affronter d'autres oppressions tel que le racisme, l'homophobie, la transphobie, et le capacitisme. Nos mouvements ne peuvent pas parler de libération si nous refusons d'inclure toutes les femmes dans nos luttes et nos revendications.

Nous avons toutes droit à la justice et à l'émancipation!

Merci

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