dimanche 4 décembre 2016

Fidel Vive, la Lucha Sigue!

La mort du Comandante Fidel Castro ne laisse personne indifférent. Honni par ceux qui, «vautrés dans la richesse privent de pain l'ouvrier affamé», il a été un compagnon de route sans pareil pour nous, pour tous ceux qui luttent pour la justice sociale, la paix, contre le racisme et la xénophobie, contre l'impérialisme et le colonialisme, contre toute forme d'oppression; pour tous ceux qui luttent pour la transformation sociale et pour un monde meilleur. 
Pour lui rendre hommage, nous reproduisons ici la déclaration de la Commission internationale de la YCL-LJC. 

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris, dans la nuit de vendredi à samedi, le décès du principal artisan de la Révolution cubaine, Fidel Castro à l’âge particulièrement noble de 90 ans compte tenu des 638 tentatives d’assassinat répertoriées que l’impérialisme a financées ou tenté de mettre en branle.

Au peuple cubain, en particulier à sa jeunesse et à notre organisation soeur, l’Union de la jeunesse communiste de Cuba, à ses représentants ainsi qu’à toutes les organisations qui luttent pour la paix et contre l’impérialisme, à toutes les organisations progressistes du Canada, du Québec et de partout ailleurs dans le monde, nous adressons nos plus sincères condoléances devant la perte d’un révolutionnaire sans pareil que l’histoire a finalement su acquitter.

Malgré lui ou non, Fidel Castro en est venu à personnifier la Révolution cubaine, dont les apports au peuple de cette ile caribéenne sont innombrables et ne sont plus à prouver. On doit néanmoins souligner l’importance de l’accès universel à la santé et à l’éducation (qui n’est pas garanti dans plusieurs pays beaucoup plus riches que Cuba), à la culture, aux sports.

Dans des conditions souvent extrêmement hostiles voire adverses, Fidel s’est dédié à développer son pays de manière indépendante, en répondant aux besoins du peuple et non des grandes entreprises états-uniennes et ce, à un jet de pierre des États-Unis. À l’heure de la contre-révolution en URSS et en Europe de l’Est, le peuple Cubain a refusé d’abandonner cette souveraineté durement acquise et a ainsi envoyé un message clair au monde entier comme quoi la soi-disant «fin de l’histoire» n’avait pas eu lieu et qu’il était encore possible de choisir une voie de développement socialiste et indépendante. Le socialisme bâti sur cette petite ile, toujours en vigueur et pertinent aujourd’hui, a prouvé la force de ce système. 

La fidélité du Commandante pour sa patrie a fait de lui un véritable internationaliste. La Révolution, après s’être enracinée à Cuba, a porté fruit aux quatre coins du globe.
En Amérique latine, où, dans la continuité de l’oeuvre des Libérateurs, dont José Martí et Simón Bolívar, elle a et continue de contribuer à faire réalité de leur aspiration à la libération et l’émancipation totale de la région. Les exemples du Venezuela, de l’Équateur et de la Bolivie en sont quelques exemples concrets.

En Afrique, si aujourd’hui il n’est plus coutume de voir écrit sur les bus du Cap, nie blankes, si la Namibie est aujourd’hui indépendante, si le peuple angolais a su triompher des forces colonialistes, c’est en grande partie grâce à l’implication de Cuba aux côtés des forces progressistes contre les offensives impérialistes et contre les forces racistes.

Tous les peuples en lutte ont su trouver en Cuba un allié de leur émancipation. C’est le cas notamment du peuple Saharaoui qui vit, depuis 1974, sous le joug de l’impérialisme marocain, mais c’est aussi le cas du peuple palestinien confronté depuis 1948 à l’apartheid israélien. Pour eux, Cuba n’a cessé de mobiliser des ressources considérables afin de leur permettre d’accéder à l’éducation en particulier supérieure dans plusieurs domaines de sorte qu’ils puissent devenir des acteurs de changement dans leurs pays respectifs. Fidel, au côté de centaines de milliers au sein des forces armées cubaines, a assené de nombreux coups durs contre le colonialisme en Afrique à travers son aide à la libération de l’Afrique du Sud, de l’Angola et de la Namibie.

Cuba représente aussi un vecteur de paix à l’échelle internationale. Sa participation plus qu’exemplaire au sein du Conseil mondial de la paix tout comme son rôle primordial dans la création de la CELAC qui a, depuis 2014, fait de l’Amérique latine une zone de paix en sont deux exemples. Ceci s’est manifesté concrètement avec les pourparlers de paix en Colombie qui sont sur le point d’être ratifiés.

La jeunesse progressiste mondiale a aussi trouvé en Fidel un allié indéfectible. Le rôle de la jeunesse qui lutte, de cette jeunesse qui tente de construire un monde nouveau lui tenait particulièrement à coeur. Cet engouement l’a mené à s’impliquer personnellement dans la fondation de l’Organisation continentale latino-américaine des étudiants (OCLAE), seule organisation internationale regroupant des étudiants anti-impérialistes.

Alors que nous nous mobilisons en vue du 19e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, nous ne pouvons nous empêcher de souligner le rôle de Fidel dans la revitalisation de ce mouvement, pôle de convergence où des dizaines de milliers de jeunes militants anti-impérialistes venus de partout à travers le monde se retrouvent. En effet, en 1997, la décision d’organiser le 14e FMJE à La Havane a permis de mobiliser à nouveau la jeunesse mondiale en lutte contre le premier ennemi des peuples, l’impérialisme.
Si Fidel est décédé, la Révolution cubaine, elle, est bien vivante. Nous sommes confiants que la jeunesse cubaine est préparée à relever les défis qui l’attendent, en particulier avec l’élection d’une nouvelle administration états-uniennes qui, non seulement risque de mettre fin à tous les espoirs soulevés il y a deux ans lors de la reprise du dialogue entre les deux pays, mais qui marquera un durcissement de ton de la part de l’Empire.

En ce sens, nous accueillons favorablement le refus du Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau, de sombrer dans cette pente, ce qui s’inscrit en rupture aussi avec l’ancienne administration conservatrice. Soyons clairs: il ne s’agit pas d’une profession de foi en faveur du socialisme, mais plutôt du respect de la souveraineté du peuple cubain, de son droit inaliénable à choisir sa voie de développement. Malheureusement, cette position n’est pas celle qui guide la diplomatie canadienne en général comme l’invasion canadienne aux côtés de l’OTAN au Moyen-Orient en témoignent.

Au Canada, un effort conscient de la part du Parti conservateur et des médias institutionnels visant à démoniser Fidel Castro a été mis en branle afin de critiquer le respect du gouvernement Trudeau envers la souveraineté cubaine. Honteusement, Trudeau a finalement décidé de ne pas se rendre aux funérailles du Comandante. Cette campagne visant à démoniser Fidel Castro participe d’une campagne de révisionnisme historique. Il était un libérateur au même titre José Martí, Simon Bolivar et Toussaint Louverture. La Révolution a porté à Cuba une démocratie vigoureuse avec plusieurs institutions qui permettent aux travailleurs d’exercer leur pouvoir sans les États-Unis, sans une classe capitaliste aux commandes. Cette campagne idéologique agressive, qui ressemble à la propagande pour la Responsabilité de protection (R2P), soulève la possibilité de nouvelles attaques impérialistes contre le peuple cubain perpétrées par la nouvelle administration états-uniennes de Trump.

Nous appelons donc tous les progressistes, démocrates et amis de Cuba à se mobiliser de plus belle en solidarité avec Cuba socialiste et, plus particulièrement, pour la levée immédiate du blocus économique criminel imposé à la nation caribéenne depuis 1962 et pour la restitution de la base militaire de Guantanamo à son propriétaire légitime, le peuple cubain.

Fidel n’est pas un homme du passé, mais un révolutionnaire du présent et de l’avenir. Pour nous, jeunes communistes, il représente un exemple que nous continuerons à suivre à bien des égards tout au long de notre lutte pour la paix, contre l’impérialisme, pour la solidarité internationale et pour la transformation sociale et révolutionnaire. C’est, pour nous, le meilleur moyen d’honorer sa mémoire, car Fidel vit en chacun de nous de par nos luttes.

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